L'Histoire de France


Clovis et les Mérovingiens.



En 476, Romulus Augustule, ou Petit Empereur", fut renversé par Odoacre qui avait été élu roi et qui envoya à l'Empereur d'Orient, installé à Constantinople, les insignes impériaux. C'était reconnaître son autorité et, en effet, l'Empire était grec, et en matière de religion, s'éloignait de Rome et du catholicisme. Cette date de 476 a été retenue comme la fin de l'Empire romain qui disparaissait en Occident. En Gaule, Syagrius maintenant la tradition romaine : il commandait l'armée romaine entre Somme et Loire, aurait porté le titre de "Rex Romanorum" et il s'installa à Soissons.

Le vase de Soissons
Clovis entendit la plainte d'un évêque qui réclamait un vase liturgique : cela signifiait qu'il respectait ces prélats et que sa conversion était proche.

Le roi demanda le vase pour lui, comme sa part du butin, pour le rendre à l'Église.

La résistance d'un de ses guerriers qui frappa le vase révèle aussi que les traditions franques se maintenaient, que le partage restait la réglé pour des soldats pillards, que les Francs païens se moquaient des évêques catholiques et que le chef n'avait pas tous les droits.

 L'année suivante, lors d'une revue, Clovis en punissant le rebelle sous prétexte que ses armes étaient mal tenus, rappelait l'affront qu'il avait subi : "C'est ainsi que tu as fait à Soissons avec le vase" et par la violence il signifiait que son pouvoir ne pouvait être discuté.

Il y avait bien là aussi la naissance d'un royaume.


Tolbiac
Pour les évêques de Gaule, cette volonté des Francs était un signe d'espérance, car ce qu'ils craignaient avant tout, c'étaient les Visigoths qui, eux, étaient chrétiens mais avaient choisi l'arianisme, doctrine qui niait la divinité du Christ et que les évêques combattaient farouchement.

Les Francs païens qui pouvaient se convertir semblaient moins redoutables que des hérétiques qui persistaient dans l'erreur.

 Le rapprochement fut progressif entre Clovis et les autorités de l'Église.

La tradition a insisté sur le rôle de Clotilde, princesse burgonde et catholique, que lors d'une bataille contre les Alamans à Tolbiac, près de Cologne, peut-être en 496, le roi aurait promis de se convertir s'il était victorieux et Dieu lui aurait donné la victoire.

C'était une façon de reprendre le récit de la conversion de Constantin et de placer Clovis dans le sillage de l'empereur qui avait lié le sort de l'empire romain au christianisme.

En réalité, Clovis suivit la politique de son père et trouvait à travers les évêques des hommes capables d'appuyer son pouvoir et désireux d'obtenir sa protection militaire.



Le Baptême de Clovis

Le baptême devenait l'acte essentiel, le signe de cette alliance entre l'Église catholique, qui conduisait et contrôlait les populations, et le roi franc, qui commandait l'arène et voulait étendre et stabiliser son influence.

La date du baptême reste imprécise : il eut lieu entre 496 et 508 ! Mais il eut lieu. À Noël, à Reims.

L'évêque Remi aurait encouragé et accompagné ce glissement vers la foi chrétienne ; il présida la cérémonie où sans doute Clovis fut immergé par trois fois dans un bassin, puis ensuite oint avec le chêne.

La formule de l'évêque, qui a été longtemps traduire comme "Courbe la tête, fier Sicambre" signifierait en fait "Quitte tes amulettes", ces amulettes magiques symbolisant le paganisme.
Tout aussi incertain est le nombre de ceux qui se convertirent avec Clovis.

Ses compagnons sans doute, sinon tous les Francs.


Mais désormais l'exemple était donné et les Francs se convertiraient.


La défaite de Syagrius
Mais, dès 486, ce Romain fut battu par un roi franc, Clovis.

Cette victoire facile ne fut peut-être pas la rupture que l'on a longtemps décrite.

Le roi franc prenait en main l'armée qui dominait une partie de la Gaule, comme d'autres chefs barbares l'avaient fait, avec l'approbation de Rome et des Romains, qui cherchaient à maintenir l'ordre et la paix.

Simplement, désormais, il n'y avait plus lieu d'un accord de Rome, dont l'autorité avait disparu, et l'empereur d'Orient était bien loin pour intervenir.

Les Francs se glissaient dans un vide politique.

C'est après ce combat contre Syagrius que se situe l'épisode du vase de Soissons.



 Le royaume des Francs

Cet acte fut-il fondateur ? En tout cas, la Gaule allait devenir peu à peu le royaume des Francs, pour être ensuite le royaume de France, enfin la France.

Dès lors aussi, un nécessaire dialogue s'instaura entre le roi des Francs, puis le roi de France, et l'Église catholique, en particulier le successeur de Pierre, le pape, et ce dialogue se transforma parfois en affrontement terrible ou en lutte muette.

Clovis était désormais le seul prince catholique d'Occident et il était soutenu par les évêques qui, dans dès les cités, étaient les héritiers des traditions romaines.

Le roi franc se lança dans des opérations militaires : s'il échoua contre les Burgondes, il triompha des Wisigoths, lors de la victoire de Vouillé en 507, et s'empara de l'Aquitaine.

Puis il se fit reconnaitre comme le roi de tous les Francs à la fin de son règne en liquidant les autres chefs.

Non seulement il avait réuni sous son joug presque l'ensemble de l'ancienne Gaule, mais il tenta de lui donner une cohérence en réunissant un catholicisme allait venir à bout de l'arianisme.

Clovis rattachait cette Gaule au domaine des Francs, ce qui changeait le centre de gravité de l'ensemble, et le signe de ce changement fut le choix de Paris comme capitale.

Enfin, il imposait son empreinte à une société qui obéissait avant tout à la loi romaine et au droit romain qui resta très vivace au sud.


Frédégonde et Brunehaut

Les successeurs de Clovis se dirent désormais "rois des Francs", ce qui montrait bien qu'une idée monarchique s'était imposée.
Cela ne signifiait pas une stabilité, car l'aristocratie des guerriers conservait son droit d'élire un chef en le "portant sur le pavois", mais les successeurs de Clovis furent choisis parmi ses descendants.
Le partage entre les fils restait une règle héritée des traditions franques.
Cela entraîna une histoire mouvementée, fertile en rebondissements chez ces rois, dits mérovingiens, parce que l'ancêtre mythique de Clovis se nommait Mérovée.
Longtemps qualifiés de "rois fainéants", ces Mérovingiens nous sont mal connus, même si des récits terribles nous sont parvenus de ces intrigues de palais.
Les partages conduisirent peu à peu à la constitution de trois ensembles, l'Austrasie à l'est, la Burgonde et la Neustrie à l'ouest, qui est à l'origine de la "Francia”.
Ces trois "patries" séparées constituent ensemble le "regum Francium" Deux femmes s'affrontèrent à la fin du VIe siècle :  Frédégonde, femme du roi de Neustrie, et Brunehaut, reine en Austrasie.
Après des années de lutte, les fils de Frédégonde firent prisonnière la vieille reine Brunehaut et la condamna à être traînée, ses cheveux attachés à la queue d'un cheval fougueux.



Le roi Dagobert
Parmi les rois mérovingiens, Clotaire II (584-629) réussit à mettre un peu d'ordre chez les Francs, mais c'est surtout la figure de son fils, Dagobert Ier, qui se détache : son règne a duré de 629 à 639.

 Sa vie a été célébrée par les moines de l'abbaye de Saint-Denis qu'il a protégée et où il a choisi de se faire enterrer, ce que les rois de France firent après lui. Sa légende naissait.

 Près de Dagobert, saint Eloi, l'habile orfèvre, rappelle l'importance des trésors pour les objets d'or ornés de pierres précieuses et le souci d'en parer les églises.

 À côté de ses rois, émergeaient aussi les maires du palais.

Le major doums était désigné pour administrer l'une des trois parties du royaume des Francs, mais, avec le temps, il devint, face ou roi, le représentant des noblesses de Neustrie, de Bourgogne ou d'Austrasie.

 Les maires du palais s'affrontèrent et tentèrent d'imposer comme roi leurs propres candidats parmi les descendants de Clovis.

Une lignée de maires du palais finit par s'installer.

Dagobert Ier avait réussi à contrôler le maire du palais d'Austrasie, Pépin, auquel il avait été confié dans sa jeunesse.

 Mais après la mort de Dagobert, le royaume, ayant connu bien des secousses, le petit-fils de ce Pépin, Pépin de Herstal, réussit à reconstituer l'unité du royaume franc, tout en conservant un roi mérovingien aux pouvoirs bien limités.

À SUIVRE...

L'histoire de France, Lucien Bély 
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Les autres statues de la Liberté... à Paris
  

INSOLITE - Le symbole de l'indépendance américaine a été entièrement fabriqué en France, et compte une dizaine de répliques dans l'Hexagone, dont 5 à Paris.
Pas besoin d'aller à New-York pour la voir... en miniature. Le colosse incarnant aux yeux du monde l'indépendance américaine compte plusieurs répliques, à diverses échelles, en France et dans la capitale.
    
1/5 : Direction l'île aux Cygnes
La plus connue après l'original. Trois petites années, mais plus de 30 mètres de haut la séparent de la statue américaine. Inaugurée en 1889, cette réplique se trouve à l'extrémité de l'île aux Cygnes à Paris, au niveau du pont de Grenelle, pas très loin des ateliers qui ont vu naître son illustre aînée. Mais sa position initiale, le dos tourné vers les Etats-Unis, ne plaît pas à Auguste Bartholdi. Elle pivotera finalement vers l'Ouest en 1937 au moment de l'exposition universelle, soit 33 ans après le décès du sculpteur.
2 et 3/5 : du jardin du Luxembourg à Orsay
Beaucoup plus petite (2,85m), la réduction en bronze installée dans le palais du Luxembourg, puis dans son jardin en 1906, a été déplacée dans la nef du musée d'Orsay en 2012. Une copie a été posée à sa place peu après.
4 et 5/5 : Un plâtre et un bronze au musée des Arts et Métiers
Elle n'est pas en bronze mais elle pèse son poids. Entièrement réalisée en plâtre, la maquette de construction qui repose dans le Musée des Arts et Métiers ne fait pas moins de 14 tonnes. C'est elle qu'Auguste Bartholdi utilisera pour réaliser, par agrandissement, la statue de la Liberté new-yorkaise. Le musée accueille également une reproduction, elle aussi en plâtre, échelle 1/16, de 1876. Ce modèle a d'ailleurs servi à réaliser la statue en bronze qui se dresse, depuis 2010, à l'extérieur du musée.
Et la vraie ?
Elle pourrait limite demander la double nationalité. Car la statue de la Liberté new-yorkaise est à moitié française. Offert aux Etats-Unis pour célébrer le centenaire de leur indépendance, le volumineux monument a été entièrement financé et conçu en France. Sa construction a d'ailleurs été confiée à plusieurs entreprises de la capitale et des alentours. C'est ainsi que les Parisiens du XIXe siècle ont pu voir la porteuse de la flamme s'élever du haut de ses 46 mètres des ateliers Gaget-Gauthier, rue de Chazelles (17e arrondissement). Mais la statue, qui devait être livrée en 1876, ne sera érigée sur son socle de Liberty-Island qu'en 1886.
Source: 20minutes.fr

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